Océans Nord travaille principalement dans les quatre régions de revendications territoriales qui composent Inuit Nunangat : le Nunatsiavut, le Nunavik, le Nunavut et la région désignée des Inuvialuit. Nous avons aussi commencé à travailler avec les groupes des Premières Nations du Nord.

Travail avec les collectivités

Océans Nord accorde beaucoup d’importance à la recherche communautaire et à la gestion locale. Cela signifie prendre le temps d’établir des partenariats locaux et de reconnaître les intérêts autochtones dans le bien-être culturel, social, spirituel, physique et économique. Nous cherchons à atteindre des résultats qui servent l’environnement et les besoins des peuples de l’Arctique au sens large.

Qu’est-ce que Nunangat ?

Inuit Nunangat est un terme inuktitut qui signifie « terre natale ». Il est utilisé pour décrire les quatre régions de revendications territoriales inuites et, en plus de la terre, il comprend l’eau et la glace. Inuit Nunangat comprend plus du tiers de la masse terrestre et la moitié des côtes du Canada.

Nunatsiavut

Le Nunatsiavut se trouve dans l’est du Canada, le long de la côte du nord du Labrador, et compte cinq collectivités, aucune de celles-ci n’étant accessible par route terrestre.

Le processus de négociations relatives aux revendications territoriales a commencé au Nunatsiavut en 1977 alors que la Labrador Inuit Association (LIA) a présenté une revendication au gouvernement du Canada. Les négociations se sont poursuivies pendant les années 1980 et 1990 jusqu’à ce que les Inuits de Nunatsiavut, la Province de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Canada signent l’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador en janvier 2005.

La zone visée par l’entente avec les Inuits du Labrador (ZEIL) résultante comprend de vastes étendues de terres et d’eaux :

  • environ 73 000 kilomètres carrés de terres le long de la côte nord-est du Labrador;
  • environ 49 000 kilomètres carrés de zones marines qui s’étendent au-delà de la ligne de côte;
  • les terres des Inuits du Labrador, totalisant environ 16 000 kilomètres carrés (les Inuits du Labrador en détiennent le titre de propriété);
  • le parc national des Monts-Torngat, établi avec les terres des Inuits du Labrador, dans l’extrémité nord du Labrador.

Lorsque les accords de revendications territoriales et la Constitution des Inuit du Labrador sont entrés en vigueur en décembre 2005, le Nunatsiavut est devenu la première région inuite à obtenir l’autonomie gouvernementale. De nos jours, le gouvernement du Nunatsiavut est responsable de la gestion des ressources naturelles et de la prestation des services de santé, d’éducation et de culture. Son ministère des Terres et des Ressources naturelles participe à plusieurs conseils de cogestion axés sur l’environnement, la conservation et la planification. Ceux-ci comprennent le conseil de cogestion du parc national des Monts-Torngat, qui peut se prononcer sur la gestion du parc national.

Nunavik

Le Nunavik se trouve au nord du 55e degré de latitude dans la province de Québec. Il compte 12 000 habitants dans 14 collectivités. Deux accords de revendications territoriales couvrent les composantes terrestres et marines de la région, notamment le contrôle par les organismes locaux des services sociaux, gouvernementaux et juridiques.

La Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ) a été signée en 1975 et constitue le premier accord global moderne de revendications territoriales signé dans le Nord canadien. La CBJNQ définit les droits territoriaux des Autochtones au nord et au sud du 55e parallèle, établissant des catégories de terres, des droits relatifs à l’exploitation des ressources fauniques et des plans de gestion des ressources pour les Inuits, les Cris et les Naskapis.

L’Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik (ARTIN) est entré en vigueur en 2007 et a établi leurs droits relatifs au large de la côte dans ce qui s’appelle la région marine du Nunavik (RMN). Ces droits comprennent les droits de surface et les droits d’exploitation du sous-sol relativement aux îles de la RMN.

Les accords de revendications territoriales ont également établi Nunavimmi Umajulivijiit Katujiqatigininga régionale (NUKR), une association régionale de chasseurs, de pêcheurs et de trappeurs composée de représentants de chacune des Nunavimmi Umajulivijiit Katujiqatigininga locales (NUKL) des collectivités. Ce groupe est responsable de toutes les questions relatives aux espèces sauvages qui sont liées à la RMN.

L’accord de revendications territoriales a aussi établi plusieurs conseils de gestion et de planification.

Nunavut

 Le Nunavut couvre près d’un cinquième de la masse terrestre du Canada, à partir du nord du 60e parallèle jusqu’au 82e parallèle. L’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (ARTN), la plus grande revendication territoriale de l’histoire du Canada, a été ratifié en 1993, soit l’année à laquelle la Loi sur le Nunavut a été signée. Ces accords ont ouvert la voie à la création du nouveau territoire du Nunavut le 1er avril 1999.

L’accord de revendications territoriales couvre la région du Nunavut (RDN), qui comprend les eaux, jusqu’à 19 km (12 mi) au large de la ligne côtière, et les terres. Nunavut Tunngavik Incorporated (NTI), établi en 1993, veille à ce que les fonds promis en vertu de l’accord soient distribués et à ce que tous les signataires s’acquittent de leurs obligations, notamment le maintien des limites de la RDN.

Le Nunavut compte plusieurs organismes régionaux de conservation, groupes sous-régionaux et leaders communautaires.

Un réseau d’institutions au Nunavut joue un rôle dans la conservation. Il y a cinq institutions de gouvernement populaire (IGP) et un organisme non gouvernemental composé de représentants de chacune des IGP.

Le Nunavut est divisé en trois régions, chacune ayant sa propre association inuite :

  • la Kitikmeot Inuit Association;
  • la Qikiqtani Inuit Association;
  • la Kivalliq Inuit Association.

Finalement, à l’échelle locale, il y a des organisations ou associations de chasseurs et de trappeurs dans chacune des collectivités.

Région désignée des Inuvialuit

La région désignée des Inuvialuit (RDI) est la région Inuite la plus à l’ouest et compte six collectivités qui se trouvent sur le continent et sur les îles Banks et Victoria dans l’archipel Arctique canadien.

La Convention définitive des Inuvialuit (CDI) a été conclue en 1984, donnant aux Inuvialuits des droits de surface et droits d’exploitation du sous-sol relativement à la région. La CDI a établi l’Inuvialuit Regional Corporation (IRC) pour administrer les terres et les fonds attribués dans la convention et pour représenter légalement les Inuvialuits de la RDI. Chaque collectivité est dotée de ses propres corporations individuelles.

La CDI a également établi un système de cogestion comprenant des organismes et des conseils de cogestion inuvialuits. Les conseils de cogestion sont composés de représentants du Conseil Inuvialuit de gestion du gibier, qui comprend un membre de chacun des comités de chasseurs et de trappeurs (CCT) de chacune des collectivités, et de responsables des agences gouvernementales provinciales et nationales.