La Baie James, connue sous le nom de Weeneebeg en cri de l’Ouest et de Wiiniibek en cri de l’Est, est située à l’extrémité sud de l’océan Arctique canadien.
Relier le Nord au Sud
Certains la considèrent comme une mer intérieure, tandis que d’autres l’appellent un grand estuaire. Weeneebeg, qui couvre une superficie d’environ 68 000 kilomètres carrés, est plus grande que la province de la Nouvelle-Écosse, et reçoit de l’eau douce de plusieurs des principales rivières de l’Ontario et du Québec. Dans la Baie James, cette eau douce se mélange à l’eau salée de l’ouest de la Baie d’Hudson et renvoie ces eaux fraîchement mélangées dans l’est de la Baie d’Hudson.
Weeneebeg abrite neuf communautés côtières Mushkegowuk (Cris de l’Ouest) et Eeyou (Cris de l’Est) qui continuent d’utiliser cet environnement marin pour leurs déplacements et leur exploitation des ressources fauniques. De nombreux poissons et gibiers d’eau sont récoltés le long des rivages et du littoral, notamment la truite et la bernache du Canada. Les gens se déplacent en bateau l’été et en motoneige l’hiver sur les routes naturelles de la baie pour atteindre les lieux de récolte d’animaux sauvages, les camps de chasse et les communautés voisines.
La partie ouest de la Baie James se trouve dans les territoires traditionnels de Mushkegowuk. La partie est est couverte par l’Accord sur les revendications territoriales concernant la région marine d’Eeyou, qui prévoit des droits protégés par la Constitution pour les Eeyou et une entente de cogestion entre les Cris et le gouvernement fédéral.
Une baie peu profonde avec des apports fluviaux importants donne lieu à des eaux chaudes et productives, créant ainsi un habitat pour une population de bélugas unique au monde, présente toute l’année, et pour les populations les plus méridionales d’ours polaires et de morses dans le monde. C’est un point névralgique pour des millions d’oiseaux de rivage et de gibier d’eau migrateurs, qui s’y nourrissent et s’y reproduisent et créent un lien écosystémique entre les hémisphères nord et sud.
Protéger Weeneebeg/Wiiniibek
La Baie James est menacée par le changement climatique, ainsi que par le développement industriel. Les développements hydroélectriques dans certaines des principales rivières qui se jettent dans la baie depuis le Québec ont entraîné des changements à la quantité d’eau douce qui entre dans ces eaux pendant l’hiver. Cela affecte la formation de la glace et les animaux qui en dépendent. Les projets d’exploitation minière proposés dans les eaux d’amont des principales rivières et dans les tourbières de l’Ontario présentent un risque potentiel d’entrée d’eau contaminée dans la Baie James. Les répercussions du changement climatique ont également des effets en cascade sur l’ensemble de l’écosystème marin.
Océans Nord soutient plusieurs initiatives dirigées par des Autochtones dans le Weeneebeg, notamment l’aire marine nationale de conservation proposée de Mushkegowuk dans l’ouest de la Baie James et le sud-ouest de la Baie d’Hudson et l’aire marine nationale de conservation proposée de la région marine d’Eeyou. Ces AMNC contribueront considérablement à l’objectif du Canada de conserver 30 % de nos terres et de nos eaux d’ici 2030.
Nous soutenons également d’importantes recherches marines dans la région. Il s’agit notamment de collaborer avec l’Université du Manitoba et des représentants cris des deux côtés de la baie pour travailler sur la recherche marine en 2021 et 2022. Océans Nord soutient pleinement les gouvernements, les conseils et les communautés cris et collabore avec eux pour faire avancer la recherche et la conservation dirigées par les Autochtones qui protégeront Weeneebeg pour les générations futures.